Lors de la séance plénière de ce lundi, la ministre des Finances, Sihem Boughdiri, a proposé l’ajout d’un article dans le projet de loi de finances pour l’année 2025, afin de permettre à l’État de recourir à l’emprunt auprès de la Banque centrale de Tunisie. Cette mesure, semblable à celles prises en 2020 et 2024, vise à garantir le financement des engagements financiers de l’État pour l’année à venir.
Dans son intervention, la ministre a souligné que cette initiative exceptionnelle nécessitait une autorisation législative pour la Banque centrale, d’où la nécessité d’intégrer un article dans le projet de loi de finances 2025, habilitant la Banque centrale à accorder des facilités de trésorerie au Trésor public, conformément à l’article 25 de la loi n° 35 de 2016 régissant le statut de la Banque centrale de Tunisie.
Cet article permettrait à la Banque centrale d’octroyer des facilités de financement au Trésor public, dans une limite de 7 milliards de dinars, sans intérêts, avec un remboursement prévu sur 15 ans, dont trois années de grâce. Un accord détaillant les modalités de retrait et de remboursement des facilités serait signé entre le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale.
La ministre a précisé que, face aux défis imposés par la crise économique mondiale, le gouvernement a concentré ses efforts sur la mobilisation des ressources sur le marché local. Toutefois, ces ressources restent insuffisantes pour couvrir les besoins de financement du budget 2025, estimé à 28 milliards de dinars.
Elle a également rappelé que, au-delà des dépenses courantes telles que les salaires, les subventions, les investissements et le service de la dette, l’État devra rembourser en 2025 une dette d’une valeur de 24,69 milliards de dinars, au titre du service de la dette publique. Une part importante de cette somme, soit 1 milliard de dollars pour le principal et 29 millions de dollars pour les intérêts, soit l’équivalent de 3,246 milliards de dinars, devra être remboursée au 30 janvier 2025.
Ces paiements concernent le prêt obligataire émis en janvier 2015, d’un montant de 1 milliard de dollars sur dix ans, avec un taux d’intérêt de 5,75 %.
La séance a été suspendue à la demande du président de l’Assemblée afin que la proposition puisse être présentée sous forme écrite et distribuée aux députés avant le passage au vote.